Église de St. Sébastien

Orgue 2 - Église de Saint Sébastien

Orgue de tribune

Instrument livré par Aristide Cavaillé-Coll le 18 janvier 1860, pour 15 000 francs, il porte le numéro 138. Il comprenait 12 jeux à l’origine, sur deux claviers de 54 notes, et un pédalier dont l’étendue n’est pas connue.

Le buffet réalisé est identique ou presque à celui de l’orgue livré en 1866 à Saint-Pourçain-sur-Sioule (dessin proposé par Cavaillé-Coll, variante de gauche, non réalisée, et dessin de l’aspect actuel, tous deux figurant en annexe au présent document). Actuellement, les couronnements sont manquants (un élément est déposé à la tribune, les autres ont, semble-t-il, disparu). La composition est assez proche de celle réalisée quelques années plus tard (1874) à Paris chez M. André (transféré en 1921 à Decize – Nièvre), dans lequel le Grand-Orgue n’a pas de Bourdon 8′, mais le Récit comporte en outre une Voix Humaine, et la Pédale trois jeux par emprunt. On relèvera que la répartition des jeux en 7 au G.O. et 5 au Récit est assez inhabituelle chez Cavaillé-Coll (6 + 6 est plus courant, ou, plus tard dans le siècle, 5 + 7). La structure instrumentale est basée sur un sommier unique (ou plutôt deux demi-sommiers), la laye avant faisant parler le Grand-Orgue, la laye arrière le Récit. Cavaillé-Coll note dans son registre d’atelier : « un sommier, 12 jeux, 54 notes, dessin 405, disposé pour deux claviers ». 

La composition d’origine serait, selon Jesse ESCHBACH, Aristide Cavaillé-Coll, vol 1, répertoire des compositions connues, Paderborn, Verlag Peter Ewers, 2003, la suivante :

Grand-Orgue : Bourdon 16′, Montre 8′, Bourdon 8′, Salicional 8′, Flûte (harmonique) 8′, Prestant 4′, Plein-Jeu harmonique I-III.

Récit expressif : Viole de Gambe 8′, Voix Céleste 8′, Flûte (octaviante) 4′, Trompette 8′, Basson-Hautbois 8′.

En 1912, l’instrument est augmenté par Charles Mutin, successeur de Cavaillé-Coll, qui remplace la console (2 claviers de 56 notes, mais dont seules les 54 premières fonctionnent, pédalier de 30 notes), prolonge le buffet jusqu’au mur, et ajoute à l’arrière des sommiers de Récit deux demi-sommiers complémentaires (Ut et Ut#), commandés pneumatiquement (par tubes pris dans la ceinture arrière des sommiers Cavaillé-Coll). Au Grand-Orgue, une Dou­blette remplace le Plein-Jeu, qui passe sur le nouveau sommier ajouté au Récit, lequel reçoit également un Clairon neuf (ou une Bombarde ?), et les jeux d’anches (Trompette et Basson-Hautbois) prélevés sur le sommier de 1860, où ils sont remplacés par un Diapason et un Cor-de-Nuit. Ce sommier supplémentaire ne parle qu’en actionnant la pédale d’appel d’anches. Le Bourdon 16′ peut désormais parler par emprunt à la Pédale.

La composition relevée par Gustave Helbig-de-Balzac dans les années 1930 est la suivante :

Grand-Orgue : Bourdon 16′, Montre 8′, Bourdon 8′, Salicional 8′, Flûte harmonique 8′, Prestant 4′,
Doublette 2′.
Récit expressif : Cor-de-Nuit 8′, Diapason 8′, Gambe 8′, Voix Céleste 8′, Flûte octaviante 4′, Plein-Jeu III, Trompette 8′, Basson-Hautbois 8′, Clairon 4′.
Pédale (30 notes) : Soubasse 16′. Combinaisons usuelles.

Helbig mentionne « cet orgue est d’excellente qualité ».

Cette composition est assez voisine de l’orgue de série proposé sur catalogue, n° 13 (du catalogue de 1891), identique, si ce n’est que le Plein-Jeu est au Grand-Orgue, et le 2′ (un Octavin) à la place du Diapason au Récit, clavier qui comporte Basson 16′ et Clairon 4′.

Orgue - Église de Saint Sébastien

Dans la courant du 20e siècle, Maurice Puget intervient, sans doute à plusieurs reprises, et l’orgue se trouve ainsi modifié : la Doublette du Grand-Orgue est remplacée par une Quinte en zinc (chape du Plein-Jeu), un Octavin (ancienne Doublette transférée ?) est installé à la place de la Voix céleste, laquelle se retrouve sur un sommier auxiliaire, pneumatique. Enfin, le Plein-Jeu est remanié (avec apport de tuyaux de zinc et de plomb étiré), une Bombarde remplace le Clairon (à moins qu’il n’y ait toujours eu une Bombarde ?). L’orgue comportait alors 17 jeux (18 registres).

Depuis 1985, l’orgue a fait l’objet de travaux successifs de Bertyl Soutoul, facteur d’orgues à Nîmes. Outre un nettoyage bien nécessaire, l’orgue a subi des transformations : remplacement du ventilateur, et surtout des réservoirs (nouveaux réservoirs -3- à simple pli, sur caisses, d’un type totalement étranger à la facture Cavaillé-Coll, on se demande bien ce qui a pu motiver un tel remplacement ?), porte-vent remplacés par de gros tubes de Westaflex, mise en transmission mécanique des sommiers supplémentaires, avec de grosses équerres en bois, d’un type totalement étranger à la facture Cavaillé-Coll, des écrous en plastique et des vis-pointeau). Un Plein-Jeu neuf, d’une harmonie parfaitement inappropriée, est venu remplacer la Quinte de Maurice Puget, sur la chape initialement prévue pour un Plien-Jeu, Une Doublette (faussement dénommée « Octavin ») remplace le Cor-de-Nuit, la Voix Céleste est revenue sur sa chape d’origine (l’Octavin de Maurice Puget ayant été supprimé, mais le tirant a été réécrit « Trémolo », alors qu’il ne commande rien), La Bombarde est devenue Clairon, et une Voix humaine d’occasion a pris place (à la place du Plein-Jeu) sur le sommier complémentaire.

La composition actuelle s’établit donc ainsi :

Grand-Orgue : Bourdon 16′, Montre 8′, Bourdon 8′, Salicional 8′, Flûte harmonique 8′, Prestant 4′, Plein-Jeu I-III.
Récit expressif : Flûte 8′ (= Diapason), Gambe 8′, Voix Céleste 8′, Flûte octaviante 4′, Octavin (= Doublette), Trompette 8′, Basson-Hautbois 8′, Clairon 4′,
Voix Humaine 8′.
Pédale (30 notes) : Soubasse 16′.
Tirasses G.O. et Récit, Accouplements Récit G.O. en 8′ et en 16′, Anches Récit, Trémolo Récit, Expression Récit, Combinaisons par boutons
tournants, avec 4 pédales (à gauche de l’expression : Appel G.O., Retrait G.O., Appel Récit, Retrait Récit).

L’instrument est en état de jeu, mais l’un des sommiers présente un emprunt très audible. Il est sans doute regrettable que certaines transformations aient dénaturé la matière « Cavaillé-Coll », particulièrement en ce qui concerne l’alimentation. Il n’en demeure pas moins que cet orgue fonctionne, et qu’il doit être entretenu, avec, au moins deux fois par an, l’accord des anches, des vérifications et contrôles sur l’alimentation, la mécanique, la console, etc., et un compte rendu des opérations effectuées dans le cahier d’entretien. Deux heures par intervention sont nécessaires.

NOTA :

Le pédalier est indépendant sur le clavier de 16′. L’orgue est un plein jeux criard.
C’est orgue va faire l’objet courant mai et juin de 12000,00 Euros de rénovation pour qu’il soit au top niveau pour les concerts.